Par
Clément Janicot
CEO de Gus Assurance
En tant que travailleur indépendant, vous pouvez sous certaines conditions déduire fiscalement les primes versées dans le cadre d’un contrat de prévoyance Madelin. Cette déduction est plafonnée et calculée sur votre revenu professionnel imposable.
Cependant, les prestations perçues, comme les rentes ou les indemnités journalières, sont considérées comme des revenus imposables et sont soumises à des prélèvements sociaux.
Dans cet article, Gus Assurance votre courtier spécialiste de la prévoyance Madelin répond à toutes les questions fréquemment posées sur le traitement fiscal et social des prestations d’une prévoyance Madelin.
Le dispositif Madelin vise à encourager les travailleurs non salariés (TNS) à compléter leur protection sociale avec des contrats de prévoyance, de retraite ou de santé. Grâce à ce mécanisme, les cotisations versées dans ce cadre peuvent être déduites du revenu professionnel imposable, sous certaines conditions et dans des limites définies.
En 2025, le plafond de déduction fiscale pour la prévoyance est calculé ainsi :
exemple :
Pour un revenu annuel de 50 000 € en 2025 :
3,75 % de 50 000 € = 1 875 € + 3 297 € soit un total de 5 172 € de déduction annuelle possible. Cela correspond à une déduction mensuelle de 431 € pour vos cotisations de prévoyance et mutuelle.
Ce calcul s’appuie sur les revenus de l’année N, sans décalage ni ajustement rétroactif.
Il n’existe pas de consensus entre les assureurs à ce sujet. Certains assureurs disent que les cotisations sont déductibles et d’autres non.
Les cotisations de la prévoyance pour le capital décès ne sont pas toujours déductibles dans le cadre de la loi Madelin. Chez certains assureurs, comme SwissLife, elles sont éligibles à la déduction fiscale. Chez d’autres, ce n’est pas le cas, sauf si le capital décès est transformé en rente. Par exemple, avec un assureur comme April, la déduction devient possible si le capital est versé sous forme de rente.
Non, les cotisations de la prévoyance pour les frais généraux ne sont pas déductibles dans le cadre de la loi Madelin. Cependant, comme cette garantie vise à protéger votre entreprise en couvrant ses charges fixes en cas d’incapacité, vous pouvez les comptabiliser en charges, au même titre que n’importe quelle assurance d’entreprise.
Non, les auto-entrepreneurs ne peuvent pas bénéficier de la loi Madelin. Ce dispositif est réservé aux travailleurs non salariés (TNS).
Les auto-entrepreneurs, étant imposés sur leur chiffre d'affaires après abattement forfaitaire, ne peuvent pas déduire leurs cotisations de prévoyance ou de retraite comme une charge dans le cadre de la loi Madelin.
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CAVEAT : Beaucoup de flou existe sur ce sujet technique. Pour répondre à cette question, nous avons interrogé plusieurs experts-comptables, les spécialistes du sujet chez les assureurs et nous avons eu parfois des réponses contradictoires. Tout ce qui est dit dans cette partie est à prendre avec des pincettes et à discuter avec votre expert-comptable.
La réponse est oui car les indemnités sont à réintégrer dans le revenu professionnel mais les charges sociales ne sont pas dues en totalité.
Les indemnités journalières perçues par un TNS pendant un arrêt maladie sont soumises à certains prélèvements sociaux, tels que la CSG (Contribution Sociale Généralisée) et la CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale).
Cependant, ces indemnités ne sont pas soumises aux mêmes cotisations sociales que les revenus habituels d'activité, tels que celles pour l'assurance maladie, la retraite, et la formation professionnelle, car elles ne sont pas considérées comme des revenus réguliers d’activité.
Les IJ peuvent être partiellement exonérées de charges sociales, notamment lorsqu'elles sont inférieures à un certain seuil. Cela permet de réduire l'impact financier des prélèvements sociaux pour le TNS, offrant ainsi un soutien appréciable pendant l'arrêt maladie.
Petit focus comptabilité pour les plus passionnés.
Les indemnités journalières doivent être correctement intégrées dans la comptabilité du TNS. Elles sont considérées comme des recettes exceptionnelles et doivent être inscrites sous une rubrique distincte dans le livre des recettes. Cela permet de bien les différencier des revenus habituels d’activité et de garantir une gestion claire et conforme aux obligations fiscales.
L’utilisation d’un logiciel de comptabilité gratuit, comme Indy par exemple, peut grandement simplifier ce processus. Ce type d’outils permet non seulement de catégoriser les indemnités journalières dans les comptes appropriés, mais aussi d’assurer un suivi précis des recettes exceptionnelles. De plus, ces logiciels offrent souvent des fonctionnalités de déclaration automatisée des cotisations sociales et fiscales, ce qui aide à éviter toute erreur dans les démarches administratives.
En intégrant les indemnités journalières de manière rigoureuse, le TNS pourra également éviter toute confusion en cas de contrôle fiscal, tout en maintenant une comptabilité à jour et conforme aux exigences légales.
Le traitement est le même que pour les indemnités journalières si l’activité se poursuit. Par contre, si l’activité cesse alors la rente n’est plus considérée comme un revenu de replacement et il n’y a pas plus besoin de payer les charges sociales.
Les indemnités de prévoyance dans le cadre de la loi Madelin ne sont pas versées sur le compte personnel de l’assuré, sauf dans le cas d’un auto-entrepreneur. Elles sont plutôt déposées sur le compte de la structure juridique. Comme mentionné précédemment, ces indemnités sont assimilées à un revenu de remplacement et en cas de rémunération, une partie des charges sociales devra être acquittée. L’imposition de cette rémunération suivra le régime fiscal classique.
Attention, les règles diffèrent si vous êtes TNS et choisissez de ne pas recourir à la loi Madelin, en optant pour une assurance personnelle. Cette approche s’apparente à celle adoptée par un auto-entrepreneur.
Lorsque l'activité se poursuit, les rentes d'invalidité sont soumises au même traitement fiscal que les indemnités journalières. En revanche, si l'activité cesse, ces rentes sont imposées dans la catégorie des pensions au titre de l'impôt sur le revenu.
Le capital versé aux bénéficiaires en cas de décès de l’assuré n’est pas imposable.
Fondement juridique proposé par l’assureur Swisslife à ce sujet.
Article 757 B du CGI
L'article 757 B du Code général des impôts (CGI) prévoit une imposition des primes versées après l'âge de 70 ans, lorsque celles-ci excèdent 30 500 €.
Cependant, dans le cadre des contrats de prévoyance concernés, ce seuil de 30 500 € ne sera jamais atteint en pratique. Par conséquent, aucune imposition ne découlera de cet article.
Article 990 I du CGI
L'article 990 I du CGI exclut de son champ d'application les contrats souscrits conformément à l’article 154 bis du CGI.
Voici un extrait de l’alinéa 1 de l’article 990 I :
« Lorsqu'elles n'entrent pas dans le champ d'application de l'article 757 B, les sommes, rentes ou valeurs quelconques dues directement ou indirectement par un ou plusieurs organismes d'assurance et assimilés, à raison du décès de l'assuré, sont assujetties à un prélèvement à concurrence de la part revenant à chaque bénéficiaire de ces sommes, rentes ou valeurs correspondant à la fraction rachetable des contrats et des primes versées au titre de la fraction non rachetable des contrats autres que ceux mentionnés au 1° du I de l'article 199 septies et que ceux mentionnés à l'article 154 bis et au 1° de l'article 998, ainsi que ceux mentionnés à l'article L. 7342-2 du code du travail et souscrits dans le cadre d'une activité professionnelle, diminuée d'un abattement proportionnel de 20 % pour les seules sommes, valeurs ou rentes issues des contrats mentionnés au 1 du I bis et répondant aux conditions prévues au 2 du même I bis, puis d'un abattement fixe de 152 500 €. Le prélèvement s'élève à 20 % pour la fraction de la part taxable de chaque bénéficiaire inférieure ou égale à 700 000 €, et à 31,25 % pour la fraction de la part taxable de chaque bénéficiaire excédant cette limite. »
Vous hésitez encore ? Voici quelques compléments d’informations sur les questions que l’on nous pose le plus souvent !
Si vous êtes indépendants (TNS, profession libérale, auto-entrepreneur) souscrire une prévoyance est indispensable car vous n’êtes pas bien couvert par la Sécurité Sociale en cas d’aléas de la vie. La prévoyance comprend plusieurs garanties permettant de vous protéger en cas d’incapacité temporaire de travail, d’invalidité ou de décès. Mais ce n’est pas si simple de trouver un contrat adapté à ses besoins et sans mauvaise surprise.
Pas d’inquiétude Gus vous accompagne pour monter en compétence sur le sujet et vous aide à trouver la prévoyance qu’il vous faut.
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Le socle de base d’une prévoyance pour les indépendants comprend trois garanties. Une protection maintien de salaire qui prévoit le versement d’indemnités journalières en cas d’incapacité temporaire (arrêt de travail). On trouve aussi une protection invalidité qui permet le versement d’une rente si vous devenez invalide. Enfin, il y a le capital décès qui prévoit le versement d’une somme d’argent à votre famille si vous décédez prématurément.
En plus de ce socle de base, vous pouvez souscrire à des options qui complètent le capital décès comme la garantie rente éducation qui protège vos enfants en leur versant une rente jusqu’à la fin de leurs études ou encore la couverture du conjoint qui prévoit une rente pour votre conjoint jusqu’à sa retraite.
Si vous avez une entreprise qui a des charges fixes importantes vous pouvez prendre en option l’assurance frais généraux qui prévoit des indemnités journalières en cas d’arrêt de travail.
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Cette couverture permet le maintien de votre revenu en cas d’arrêt de travail. Elle est généralement fixée par rapport à vos revenus imposables de l’année précédente. Une prévoyance ne permettant pas l’enrichissement personnel, le maintien de salaire prend en compte les indemnités versées par la Sécurité Sociale si vous y avez droit afin que votre salaire soit maintenu à 100% mais pas plus. Par contre vous pouvez décider de maintenir un peu moins que 100% par exemple 80%. Les indemnités sont versées pendant une durée de 3 ans maximum et chez certains assureurs vous pouvez régler le montant des indemnités en fonction de la durée généralement pour mettre un montant plus important à partir de la 2éme année.
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Sur la partie invalidité ce qui est important c’est de choisir un barème qui correspond à votre métier. Le barème permet de calculer votre taux d’invalidité. Le montant de la rente est basé sur le niveau d’invalidité.
Le barème professionnel calcule le taux d’invalidité en fonction de l’impact de votre invalidité sur votre capacité à travailler. Le choix de ce barème professionnel est capital pour tous les métiers ayant une dimension physique comme les dentistes ou les kinés. Avec ce barème si vous avez un problème à la main qui vous empêche de pratiquer votre métier, vous serez remboursé à 100%.
Si vous pratiquez un métier sans dimension physique particulière alors le barème fonctionnel sera peut-être plus adapté. Le taux d’invalidité est alors calculé en fonction de votre capacité à réaliser certaines tâches de la vie quotidienne. Si vous perdez une main le taux d’invalidité sera de 10% environ.
Pour les métiers intellectuels le barème le plus adapté est peut-être le barème croisé qui fait un croisement entre barèmes fonctionnel et professionnel.
Le choix du seuil de déclenchement permet de décider à partir de quel taux le versement de la rente démarre. Nous vous conseillons de prendre un seuil de déclenchement à 20% ou 33%. Le seuil à 66% n’est pas assez protecteur car si vous avez une invalidité à moins de 66% vous toucherez aucune allocation.
Vérifiez enfin jusqu’à quel âge sera versée la rente invalidité, elle l’est généralement jusqu’à un âge compris entre 62 et 67 ans.
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En ce qui concerne le capital décès, vous aurez simplement à choisir le montant. La plupart des assureurs fixent le montant en fonction de votre revenu annuel et proposent un capital décès de 3x ou 4x vos revenus annuels. Le niveau de couverture est personnalisable.
Notez que certains assureurs prévoient le versement du capital décès si vous vous retrouvez en situation de perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA).
En plus du capital décès, vous pouvez opter pour la garantie éducation qui prévoit le versement d’une rente à vos enfants jusqu’à la fin de leurs études. Vous pouvez choisir le montant de cette rente mais nous vous recommandons un montant minimum de 1000€ par mois.
Le principe est le même pour la garantie conjoint qui prévoit une allocation pour votre conjoint jusqu’à l’âge de la retraite.
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Le délai de franchise correspond au délai avant que les indemnités commencent à être versées en cas d’arrêt de travail. Ce délai concerne donc les couvertures maintien de salaire et frais généraux. Le délai de franchise dépend de la cause de l’arrêt. Il est généralement plus court en cas d’accident ou d’hospitalisation (3 jours ou 7 jours) qu’en cas de maladie (15 jours ou 30jours). Nous vous recommandons simplement d’éviter les franchises longues de plus de 30 jours en cas de maladie mais pas de prendre plus court car les assureurs font payer très cher les options franchises courtes (car selon eux cette option attire principalement les personnes qui prennent beaucoup d’arrêts).
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Le délai de carence c'est cette période après que vous avez souscrit à une assurance, mais pendant laquelle vous ne pouvez pas encore bénéficier des avantages du contrat, même en payant vos cotisations. Les délais de carence les plus communs sont ceux qui concernent les maladies (généralement au bout de 3 mois) ou la maternité (6 à 9 mois). Par contre, il n’y a généralement pas de carence pour tout ce qui est accident et hospitalisation.
Les délais de carence ne sont pas problématiques en tant que tel, ils permettent aux assureurs d’éviter que des personnes souscrivent en sachant qu’ils sont malades. Il faudra simplement éviter les franchises très longues de plus de 3 mois.
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Les mauvaises surprises d’une prévoyance proviennent souvent d’une incompréhension. Souvent l’assuré avait mal compris les garanties. C’est d’ailleurs pour cela que c’est mieux de passer par un courtier qui connaît les particularités des produits et pourra vous aider à tout bien comprendre et à bien voir les petites lignes des conditions générales qui paraissent anodines mais ne le sont pas.
Les mauvaises surprises les plus courantes proviennent des exclusions qui peuvent concerner la pratique de sport à risque comme le kitesurf, les sports aériens ou marins.
Il arrive aussi que certains assureurs excluent certaines maladies d’origine psychologique ou liées à un problème de dos. Plus exactement ils conditionnent le paiement des indemnités au fait que la maladie physiologique ou le mal de dos ont entraîné une hospitalisation ce qui est rarement le cas. Les assureurs proposent d’ailleurs souvent une option permettant d’enlever cette condition. Mais ils facturent cette option assez chèrement.
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La prise en charge d’une activité à temps partiel diffère en fonction des assureurs.
Sur ce sujet, il y a deux points de vigilance, parfois le versement des indemnités journalières en cas d’activité partielle n’est possible que si vous avez d’abord été en arrêt total pendant une certaine durée. Ceci peut être problématique pour certains professionnels notamment les professions médicales qui à cause d’un problème physique peuvent continuer à travailler mais moins longtemps.
Le deuxième point de vigilance est la durée d’indemnisation en cas d’activité partielle. Certains assureurs limitent l’indemnisation à une durée faible par exemple 6 mois.
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La notion d’indépendant regroupe en réalité des statuts et différents. Vous pouvez en effet être TNS (Travailleur Non Salarié), professionnels libéraux (réglementée ou non), assimilé salarié (si vous dirigez une société anonyme) ou encore autoentrepreneur.
Pour faire simple, les travailleurs non salariés et les professions libérales peuvent passer les cotisations de la prévoyance en charges professionnelles grâce à la loi prévoyance Madelin. Ce dispositif vous permet de réduire drastiquement le coût de votre prévoyance.
Si votre régime est celui d’assimilé salarié et que vous vous versez un salaire, alors vous pouvez souscrire une prévoyance d’entreprise (pour une seule personne si vous n’avez pas de salariés) et vous pouvez aussi passer les cotisations comme une charge professionnelle. Cependant, si vous avez des salariés cadres vous serez dans l’obligation de les couvrir avec cette même prévoyance. Vous pouvez prendre une prévoyance avec des garanties plus fortes uniquement pour vous mais alors vous ne pourrez plus les passer en charges professionnelles.
Si vous êtes autoentrepreneur vous ne pouvez passer aucune charge et vous devrez donc payer directement votre prévoyance, elle sera donc plus coûteuse.
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Une fois que vous avez trouvé une offre qui correspond vraiment à vos besoins vous pouvez commencer à comparer les tarifs. Nous vous recommandons de commencer par faire ce travail de sélection puis de regarder le prix et pas l’inverse car vous risquez de choisir un contrat peu cher mais qui vous protège mal.
Dans les faits on remarque que dans le processus de sélection de la prévoyance qui vous correspond vraiment, vous allez éliminer la plupart des devis et au final vous ne pourrez comparer que 2 et maximum 3 devis entre eux.
Si vous avez un budget limité une autre façon de fonctionner et de regarder la meilleur offre en fonction de ce budget. Mais il faudra alors classer vos besoins par ordre d’importance car vous ne pourrez pas tout avoir et ce n’est pas simple de dire ce qui est plus important entre la rente éducation et le déclenchement de l’invalidité à 20%.
Vous avez suivi toutes ces étapes ? Vous pouvez désormais procéder à la souscription de votre contrat.
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Choisir sa prévoyance est aussi souvent l’occasion de changer de mutuelle santé. En effet, la plupart des assureurs spécialistes de la prévoyance proposent des réductions si vous procédez en même temps à la souscription d’une mutuelle. Ces réductions peuvent aller jusqu’à 10% sur les deux contrats ce qui n’est pas négligeable.
Par ailleurs, ces assureurs spécialistes des indépendants conçoivent généralement des assurances santé adaptées aux besoins des indépendants et des entrepreneurs de manière générale.